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1. Appel général : Sujets proposés par les départements > Histoire de la BnF et de ses collectionsCf. aussi les thèmes : Histoire des sciences & des techniques ; Histoire culturelle, sociale & politique ; Humanités numériques & Intelligence artificielle Histoire du dépôt légal de l’Ancien Régime à l’époque contemporaineLe dépôt légal constitue l’une des sources d’enrichissement des collections de la Bibliothèque. Son histoire connaît de nombreuses évolutions élargissant notamment le champ de la collecte. Dernier événement majeur, la loi n° 2021-1901 du 30 décembre 2021 instaure le dépôt légal des documents numériques. La BnF poursuit ainsi sa mission historique dans le contexte éditorial du XXIe siècle. Cette riche histoire a fait l’objet de rares travaux montrant que les enjeux étaient aussi bien d’ordre politique, économique, culturel que social. Sources : archives administratives de la BnF conservées au département des Manuscrits et à la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, archives ministérielles conservées aux Archives nationales, collectes de témoignages auprès d’acteurs ou d’anciens acteurs du dépôt légal. Pistes de recherche : histoire du droit, histoire culturelle (ex : relations de la Bibliothèque avec les éditeurs), histoire politique (ex : contrôle des publications depuis l’Ancien Régime), histoire économique (imprimeurs et éditeurs). En fonction du profil des chercheurs, des classements ponctuels de fonds, la création d’instruments de recherches ou la rédaction de guide de sources en articulation avec le projet de recherche sont les bienvenus. Contact : Anne Leblay-Kinoshita, cheffe de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives Histoire des collections de monnaies
Les collections de monnaies africaines de la BnF naissent au XVIIe siècle et n’ont cessé de s’enrichir par des achats et des legs contenant probablement des trésors monétaires. Elles dépassent aujourd’hui les 1 500 monnaies : 540 monnaies de Maurétanie, 366 monnaies numides, 772 monnaies de Zeugitane, les monnaies romaines issues de l’atelier Carthage et 188 monnaies vandales émises à Carthage. Néanmoins, la localisation précise du lieu de découverte de la plupart d’entre elles reste incertaine, les inventaires ne s’intéressant généralement pas à ce type d’information. En revanche, trésors et sites fouillés sont évoqués dans les archives. Leur examen permettrait donc de reconstituer certains trésors et de proposer des provenances plus précises. La collection comprend aussi une trentaine de trésors monétaires découverts en Afrique du Nord et conservés à la BnF, dont un legs important au XXe siècle de Pierre Salama, historien et archéologue spécialiste de l’Afrique romaine. Ces trésors comptent 8 560 monnaies romaines, vandales et numides. Ils sont généralement signalés dans des publications, mais peu sont étudiés. De plus, les archives de Pierre Salama conservées à l’INHA n’ont jamais fait l’objet d’une étude en relation avec les collections qu’il a léguées à la BnF et contiennent une mine d’informations à explorer. Ces problématiques s’inscrivent dans un renouveau de l’étude du monnayage d’Afrique du Nord, marqué notamment par le projet MONOM-La monnaie dans l'Occident méditerranéen. En s’appuyant sur les registres, les archives et les inventaires, il s’agit de faire ressortir la généalogie de la collection et de mieux comprendre la répartition des monnaies sur le territoire africain, leurs usages et leurs relations avec l’histoire antique et médiévale de la région. Source : registres, archives et monnaies puniques, romaines, provinciales, grecques, numides, vandales et byzantines de la BnF ; archives de l’INHA. Pistes de recherches : histoire des collections, histoire de la numismatique et contextualisation, histoire économique et politique de l’Afrique du Nord. Contacts : Isabelle de Cours, adjointe à la directrice du département des Monnaies, médailles et antiques 01 53 79 89 47, isabelle.de-cours@bnf.fr Référent scientifique : Ludovic Trommenschlager, chef de projet Trouvailles monétaires 01 53 79 87 24, ludovic.trommenschlager@bnf.fr
Joseph Pellerin rassembla tout au long de sa vie une collection considérable de monnaies grecques, sans doute la plus importante du XVIIIe siècle. Sa position éminente au sein du ministère de la Marine entre 1706 et 1745 lui permit de profiter de multiples opportunités pour acquérir des monnaies antiques venues des pourtours de la Méditerranée et du Proche-Orient. Une fois retiré des affaires, Pellerin entreprit d’étudier et de publier sa collection. Pas moins de 10 volumes parurent entre 1762 et 1778. Ces ouvrages marquèrent durablement la discipline numismatique, avec par exemple la toute première étude scientifique d’un trésor monétaire, découvert à Lattakié (Syrie) en 1759. En 1776, le collectionneur se résigna à vendre sa collection. L’abbé Barthélemy, alors garde du Cabinet du roi, put obtenir des crédits exceptionnels pour l’achat de cet ensemble de 32 499 monnaies. Cette acquisition représente aujourd’hui encore environ un quart du fonds des monnaies grecques, propulsant à l’époque la collection au tout premier rang mondial. Elle est documentée par les publications de Joseph Pellerin et le fonds d’archives anciennes du département. Volumétrie : 32 499 monnaies grecques ; publications de Pellerin ; fonds d’archives de la BnF (MMA, MSS, ARCH), du ministère de la Marine, etc. Pistes de recherche : de par son ampleur, la collection Pellerin, jusqu’à présent à peine étudiée, constitue un objet de recherche prometteur. La plupart des monnaies ont été versées dans la collection sans signe distinctif. Leur identification devrait être partiellement possible grâce aux publications de Pellerin et aux inventaires manuscrits établis à l’occasion du transfert des pièces. Les monnaies en métaux précieux proviennent généralement de trésors qui peuvent être identifiés par l’étude des archives et des publications accompagnant la collection. Le processus de formation de la collection est actuellement mal connu. Les registres et procès-verbaux, la correspondance, les publications de l’époque devraient éclairer ce processus et mettre en évidence le réseau savant qui permit la constitution de cet ensemble exceptionnel. Un tel projet s’inscrit dans le mouvement d’étude de l’histoire des collections, porté pour la numismatique notamment par la mise en ligne à la fois des collections et des documents s’y référant (programmes de numérisations des monnaies et des archives de la BnF, projet Fontes Inediti Numismaticae Antiquae, etc.). Contacts : Isabelle de Cours, adjointe à la directrice du département des Monnaies, médailles et antiques 01 53 79 89 47, isabelle.de-cours@bnf.fr Référent scientifique : Julien Olivier, chargé de la collection des monnaies grecques 01 53 79 84 21, julien.olivier@bnf.fr La constitution au XIXe des collections de manuscrits orientauxLes débuts des collections orientales remontent au règne de François Ier (1515-1547). Les principaux enrichissements datent du règne de Louis XIV et des confiscations révolutionnaires. Tout au long du XIXe siècle, les accroissements restent importants, s'effectuant par achat de collections ou de parties de collections auprès de particuliers, ou par l'intermédiaire de libraires, tel Benjamin Duprat. Parmi les plus remarquables, on peut citer l'achat en 1833 de la collection de manuscrits arabes, persans, turcs, coptes... que Jean-Louis Asselin de Cherville (1772-1822) avait formée au Caire alors qu'il était vice-consul ; ou encore, entre 1840 et 1848, l'acquisition de plusieurs milliers de volumes chinois, japonais ou mandchous issus des collections de Jules Klaproth (1783-1835), mais surtout de celles de Stanislas Julien (1797-1873), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, nommé conservateur adjoint au département des Manuscrits en 1840 où il sera chargé jusqu'à sa mort du catalogue et de la conservation du fonds chinois. Deux acquisitions exceptionnelles marquent la fin du XIXe siècle : la collection de manuscrits mexicains de Joseph-Marie Aubin et celle de manuscrits turcs, arabes et persans de Charles Schefer, diplomate à Istanbul. L'acquisition la plus extraordinaire reste cependant, en 1910, celle des documents rapportés par Paul Pelliot. L’histoire moderne et contemporaine de ces collections et enrichissements est encore à écrire. Volumétrie : variable suivant le fonds qui sera étudié Pistes de recherches : histoire du livre et de l’écriture, histoire des bibliothèques, histoires des collections et des collectionneurs, histoire de la sinologie, histoire de l’orientalisme, histoire des orientalistes Contacts : Guillaume Fau, directeur du département des Manuscrits 01 53 79 83 22, guillaume.fau@bnf.fr Référent scientifique : Laurent Héricher, chef du service des manuscrits orientaux Charles de la Roncière au service de la constitution d’un patrimoine géographique national ?Charles de La Roncière est un historien et bibliothécaire né le 24 octobre 1870 à Nantes (Loire-Atlantique) et décédé le 15 juin 1941 à Gourin (Morbihan). Il est l'auteur en 1892 d'une thèse de l’École des chartes sur la Marine française sous Louis XI. Après un séjour à l’École française de Rome, il entre au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale en 1894 puis à la section de géographie du département des Imprimés en 1910. Il est également membre de l’Académie de marine à partir de 1921, membre de la section de géographie du comité des travaux historiques et scientifique et vice-président de la société d’histoire des colonies françaises et membre de la société de géographie. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages relatifs à l’histoire de la géographie, de la marine, des explorations et de l’histoire coloniale. Il publie entre 1899 et 1932 une Histoire de la marine française des origines à 1715. Il s’illustre notamment dans l’identification de portulans, et, à ce titre, renforce le poids de la Bibliothèque nationale dans la constitution d’un patrimoine national. Sources : fonds privé Charles de la Roncière (2008/150), archives de la Société de géographie Pistes de recherche : édition du fonds ou de parties du fonds privé de la Roncière, biographie, histoire des collections géographiques, étude des processus de patrimonialisation, du patrimoine et de l’identité nationale Contacts : Anne Leblay-Kinoshita, cheffe de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives Ève Netchine, directrice du département des Cartes et plans Le centre de documentation d’Armand Boutillier du Retail : de la légende à l’histoireEn 1925, Armand Boutillier du Retail (1882-1943) crée une bibliothèque d’information économique et technique internationale pour les ministères du commerce et du travail. La bibliothèque ouvre au public en 1932 et intègre en 1938, sous le nom de « Centre de documentation », la réunion des bibliothèques nationales. Ce centre emploiera pendant l’Occupation jusqu’à 400 collaborateurs. Le centre est supprimé en 1945 et ses collections dispersées. Les départements de la Bibliothèque récupèrent les ouvrages qui complètent leurs collections ainsi que les dossiers biographiques, le reste étant dispersé entre la bibliothèque administrative de la ville de Paris, le centre national du Commerce extérieur et les Archives nationales. L’objectif du centre était de constituer des dossiers documentaires, sur des thèmes multiples et de produire des outils pour faciliter les recherches biographiques. Constitués d'articles de presse et de revues, ses « fichiers biographiques » sont d’ailleurs les plus connus. Conservés par le département de la Découverte des collections et de l’accompagnement à la recherche (DCA), ils sont décrits dans le catalogue général, le catalogage de l'intégralité des dossiers conservés au DCA étant une opération en cours, et une partie d’entre eux a été numérisée. En 2020, la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives a identifié, au sein des archives du secrétariat général, un ensemble d’archives produit par ce centre de documentation quasiment inédit. Malgré quelques références bibliographiques et l’importance de ses collections, l’histoire de ce centre reste à écrire d’autant que les connaissances actuelles semblent parfois entourées de légendes (documentation élaborée à partir des documents personnels des agents, dossiers épurés à la Libération, rôle politique ou non joué par Armand Boutillier du Retail, etc.). Sources : archives du Centre de documentation (BnF, A41 et A36), archives institutionnelles de la BnF (notamment dossiers de personnel, « dossiers biographiques », archives ministérielles conservées aux Archives nationales (notamment sous-série F/12). Volumétrie : les archives du centre elles-mêmes représentent environ 1,5 mètre linéaire. Pistes de recherche : biographie, histoire culturelle de la Seconde Guerre mondiale, histoire des sciences et techniques, histoire des collections Le reclassement des archives du centre de documentation pourra être envisagé en fonction du profil du chercheur. Contact : Anne Leblay-Kinoshita, cheffe de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives Les archives des « non collections » de la BnFLa constitution des collections de la BnF n’a pas connu un processus d’accroissement uniforme. Des transferts de collections ont ainsi eu lieu, notamment au tournant des XIXe et XXe siècles, vers d’autres institutions patrimoniales (musée du Louvre, musée de l’Armée, etc.). Pour diversifier ses collections, la Bibliothèque a également eu recours à des procédures d’échanges, très encadrées, comme en témoignent les registres d’annulation d’estampilles conservés par l’établissement, en cours de numérisation. En dehors de quelques cas particuliers, notamment les collections ethnographiques issues d’Amérique du Nord, cette histoire des transferts demeure relativement méconnue tant du point de vue des procédures mises en œuvre que des objets concernés. Au-delà des missions traditionnelles d’enrichissement et de communication d’un patrimoine national définies dans l’article R341-2 du code du patrimoine, la BnF mène également des activités d’expertise et de recherche documentant le patrimoine national sans que celui-ci ait nécessairement vocation à intégrer les collections de la Bibliothèque (instruction de demandes de certificat de libre circulation, études des trouvailles monétaires sur le territoire national, etc.). Les archives institutionnelles de la Bibliothèque nationale de France peuvent ainsi documenter des collections qui ne sont pas conservées par la Bibliothèque. Pistes de recherche : histoire des provenances, histoire des collections, droit du patrimoine La réalisation d’un guide des sources autour de ces « non collections » est attendue. Contact : Anne Leblay-Kinoshita, cheffe de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives |
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